Résumé du projet

Identifier et expliquer les mécanismes de formation des représentations des inégalités

Le projet Dynegal part du constat que les représentations des inégalités ne sont le décalque, ni au niveau micro-sociologique, ni au niveau macro-sociologique, de la situation objective telle qu’elle est mesurée par les indicateurs disponibles. En effet, d’une part, la sensibilité aux inégalités n’est que faiblement corrélée aux variables décrivant la situation économique et professionnelle des individus; d’autre part, l’écart entre la perception globale des inégalités dans la société et la mesure qu’en donnent les indicateurs statistiques semble particulièrement élevé dans le cas français. La représentation des inégalités a donc une dynamique propre, en partie indépendante de la stratification sociale : c’est l’objet de ce projet de tenter d’en identifier les mécanismes.

Quatre projets articulés

L'objectif se décline en quatre projets articulés. Tout d’abord, il faut vérifier si le relatif unanimisme des opinions au sujet des inégalités ne relève pas d’un artefact méthodologique. En second lieu, un ensemble de travaux porte sur le coeur du projet en essayant d’identifier comment se forment les représentations individuelles des inégalités : cet ensemble comporte plusieurs volets sur l’effet des expériences vécues en matière d’inégalités, le rôle des liens interpersonnels, la genèse de la transmission des représentations entre les générations, le rôle des attitudes politiques. En troisième lieu, il s'agit de porter attention à des représentations en matière d’inégalités dont l’étude a été curieusement négligée jusqu’à présent, notamment celles concernant l’accès aux biens culturels. En dernier lieu, nous faut tenter de mieux comprendre la place qu’occupe la famille dans les représentations des inégalités, en étudiant l’articulation des conceptions individuelles et familiales de la justice fiscale.

Un ensemble de méthodologies complémentaires

Pour réaliser ces recherches, le projet s'appuie sur un ensemble de méthodologies complémentaires. Une enquête quantitative a été réalisée sur un échantillon représentatif de 4000 personnes, avec un questionnaire « tronc commun » et quatre questionnaires complémentaires (1000 personnes chacun) sur des thèmes spécifiques (expériences vécues des inégalités, attitudes politiques et inégalités, représentation des inégalités culturelles, justice fiscale et patrimoine).  Il repose par ailleurs sur une série d’enquêtes qualitatives (une enquête qualitative sur la perception des inégalités culturelles, une enquête qualitative sur le thème inégalités et attitudes politiques, une enquête « bulletin board », une enquête qualitative « jeunes », une enquête qualitative sur la transmission de la représentation des inégalités).

Une équipe de sociologues et politistes

L’équipe rassemble essentiellement des sociologues et des politistes